Dans son édition du samedi 8 mai 2021, M, le magazine du Monde fait l'éloge du rouable (le rozell si vous préférez) et annonce la seconde saison de l'exposition "Et vous ? Êtes-vous plutôt crêpe ou galette" cet été à Léhon.
Cette exposition est l'oeuvre du Musée de Dinan, Musée de France.
La SAMB soutient toutes les initiatives de notre musée.
A lire en page 83 du magazine
Texte Léo Bourdin, illustration Patrick Pleutin
C’est l’histoire d’un petit bout de bois destiné à faire de
grandes crêpes. Celle du rouable, un ustensile en forme de râteau – composé de
deux tiges de bois, plates ou cylindriques, assemblées entre elles en angle
droit – qui sert à étaler et à répartir uniformément la pâte dans un geste
ample et circulaire au-dessus de la poêle chaude. Véritable cheville ouvrière de la crêpe, c’est le
rouable qui dessine et délimite le cercle ; c’est le meilleur allié des
crêpiers qui, en le laissant tremper à
portée de main dans un petit bac d’eau, permettent à son bois de goner pour
mieux glisser sur la plaque de cuisson.
Son histoire
C’est en Bretagne, région dans laquelle la crêpe fait
gure d’emblème culinaire, que l’on en
fait le plus grand usage. C’est au détour des archives de « Et vous ? Êtes-vous
plutôt crêpe ou galette ? », une exposition qui sera à nouveau présentée cet été à l’abbaye Saint-Magloire de Léhon, que l’on en
apprend un peu plus sur l’histoire de cet ustensile que les locaux appellent «
rozell ». « On connaît cet outil depuis le xve siècle, puisqu’il est cité dans
la première version du Catholicon, le premier
dictionnaire jamais rédigé en
français, breton et latin de
l’Histoire, explique Frédéric Bonnor, responsable des musées municipaux
de Dinan et commissaire de l’exposition. Le rouable fait partie de ces
ustensiles rustiques qui servaient à
l’élaboration des crêpes, au même titre que les pelles, les spatules et autres
repose-galettes. »
Son usage
Le geste pour étaler la pâte a lui aussi toute son
importance : « En Haute-Bretagne, poursuit Frédéric Bonnor, pour obtenir un
produit uniformément épais, il convient d’étendre la pâte en un minimum de
coups. Inversement, en Basse-Bretagne, les crêpiers multiplient les coups de
rozell, a n de réaliser une crêpe la plus ne possible. » Gilles Bouëxière, chef
de la crêperie La Bigoudène, à Dinan,
est précisément de cette école de la
crêpe ne comme une dentelle : « Je verse toujours ma louche de pâte dans le
quart haut de la galettière avant
d’étaler ma galette en quatre coups de poignets assez vifs, toujours dans le
sens des aiguilles d’une montre. On a tous nos petites techniques : certains
étalent la pâte en une fois ou préfèrent
tourner à l’envers. J’en connais même qui étalent avec les doigts posés
directement sur la partie haute du T du rouable – imaginez la dextérité. »
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