OUEST France 23 MARS 2019 Page DINAN Paul Péan
AVEC 3 PHOTOS :
Le cèdre de l’Himalaya du Jardin-Anglais.
La floraison du magnolia de l’église Saint-Malo
Le séquoia de l’institut médico-éducatif les Vallées.
La Ville de Dinan (Côtes-d’Armor) vient de créer un comité chargé de la
rédaction d’une charte de l’arbre pour sauvegarder les plus remarquables. Ils
seraient environ 250, répartis entre l’espace public et les jardins privés.
L’initiative : Lors de la réunion du
conseil municipal de Dinan, le 26 février, les élus avaient voté la création
d’un comité chargé de rédiger une charte de l’arbre. « Ce texte précisera les
objectifs et les moyens quant à la préservation et la gestion de ce patrimoine
», avait expliqué Anne-Sophie Guillemot, la conseillère en charge du
développement durable.
Dans Dinan, il suffit de lever la tête pour tomber sur un arbre à la
belle ramure. Selon
la Société des Amis du musée et de la bibliothèque (Samb) de Dinan, qui dispose
d’un siège au sein de ce comité, il y aurait près de 250 arbres
dignes d’être remarqués en ville, sur plus d’un millier.
Quatre arbres remarquables à
Dinan
Remarqués et non remarquables, car « seule l’association Arbres délivre
le label ‘arbre remarquable’» , souligne Francis Cauwel, membre de
l’association et de la commission arbres et promenades de la Samb.
Mais ce label ne protège pas pour autant le végétal. «Disons qu’il doit
susciter une prise en compte du patrimoine arboricole.»
Quatre arbres sont labellisés remarquables à Dinan : le magnolia devant
l’église Saint-Malo (160 ans), l’araucaria du cimetière, le cèdre de l’Himalaya
du Jardin-Anglais et l’araucaria de l’abbaye de Léhon.
Pour obtenir le sésame, le feuillu doit être jugé « exceptionnel par
son âge, ses dimensions, ses formes, son passé ou encore sa légende », selon le
site de l’association.
La floraison du magnolia de l’église Saint-Malo, planté là en 1850,
ravi les yeux des passants chaque année. Il fait partie des arbres remarquables
de Dinan.
Pour Francis Cauwel, l’idée n’est pas non plus de placarder «
remarquable » sur tous les arbres qui le mériteraient. Mais plutôt de recenser
des « ensembles remarquables » comme le Jardin-Anglais ou les alignements de la
promenade des Grands-Fossés, celle des Petits-Fossés et celle de la
Fontaine-des-Eaux. Sur cette dernière, jusqu’à 550 tilleuls ont couvert de
leurs feuilles, les bécotages des lycéens.
20 000 € de budget annuel
La mairie de Dinan est en charge de l’entretien du parc arboricole sur
la voie publique. Depuis 28 ans, Hubert Ménard est le responsable du service
espaces verts.
La municipalité réserve un budget d’environ 20 000 € par an, pour
l’entretien des bois. « Depuis trois ans, nous privilégions le replantage de
plus gros sujets. Moins fragiles et se mariant mieux au préexistant », remarque
Yannick Hellio, adjoint en charge de la voirie et des espaces verts. Un jeune
tilleul, d’une vingtaine de centimètres de circonférence, coûte 200 € la pièce.
De jeunes pousses, quand les vieilles branches tremblent parfois, comme
c’est le cas du magnolia de l’église Saint-Malo « que l’on a cru perdre il y a
dix ans, à la suite de travaux à proximité des racines. Il a fallu regarnir au
pied et créer un parterre, afin d’éviter aussi, que les chiens n’y viennent
lever la patte ! »
Moins bien répertoriés, l’histoire des arbres plantés chez les
particuliers reste souvent à la discrétion des propriétaires.
Le chêne qui masque la vieille bâtisse d’Armel de Charette serait l’un
des plus vieux de Dinan. « Il a au moins 300
ans », devine l’habitant du quartier Saint-Malo. Depuis qu’il a résisté
à la grosse tempête de 1987, Armel « bichonne » ce mastodonte de 5 mètres de
circonférence, en faisant appel à des élagueurs «Qui sont toujours
impressionnés de voyager dans cette cathédrale.»
Au sein de l’institut médico-éducatif les Vallées, rue Beaumanoir, le
séquoia n’a pas la même attention. Le parking a été construit autour du
conifère. « Il est là et on fait avec. On ne s’en occupe pas », reconnaît la cheffe de service, Karine
Allant. Un manque d’affection qui ne semble pas faire ciller une brindille du
géant.
Rénovations à venir
Certains Dinannais restent attachés aux arbres de la ville. La
rénovation à venir de la place Saint-Sauveur posera notamment la question du
tout minéral ou de la conservation des tilleuls devant la basilique.
L’esplanade de la Fraternité, en face de la bibliothèque, est également
en réflexion. Parce qu’il n’y a pas que les pierres qui comptent à Dinan.
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